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1997-01-09
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9KB
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261 lines
François GASTALDO
4, rue des vignes
33270 Floirac
Oui, oui, je sais. "Au sujet de Moi-même" est un titre
un peu pompeux. Mais au moins, il résume bien la situation.
Je me présente: François GASTALDO, dit FGP.
Mon premier ordinateur fut un Commodore 64. Excellente
machine sur laquelle je découvrit la programmation, le
traitement de texte, la PAO, la DAO et surtout les jeux
vidéos (jeunesse oblige).
J'ai eu mon premier Amiga, un 1000 (à l'époque il
s'appelait simplement AMIGA) en 1986.
Si je l'ai acheté, c'est principalement parce qu'il
était en vitrine à coté des Macintosh, Amstrad, Atari,
Commodore 128 et des premiers PC "grand public" 8088.
Autrement dit, sa supériorité était tellement flagrante,
surprenante, épatante, inouïe voir inimaginable, que
toute personne l'ayant vu face à ses concurrents ne
pouvait faire autre chose que de l'acheter. Le choc en
voyant cette machine fut tel, que je doute le ressentir
à nouveau pour un ordinateur quelconque (dis-je après
avoir vu BeBox, Abox, Accorn, PC, PowerMac, etc...).
Et j'avais une grande ambition à l'époque: je voulait
créer des images sur ordinateurs. Les rares (voir extrêmement
rares) exemple que j'avais vu dans des magazines où à la télé
m'avais littéralement hypnotisé. A l'époque aussi, je faisait
beaucoup (trop) de photos, et je voyais en l'image sur
ordinateurs le moyens de casser les barrières inhérentes à cet art.
Mon premier logiciel de dessin fut Graphicraft. Que je
changeai bientôt en DeluxePaint 1.0 puis 2.0. Pour tous ceux
qui n'ont pas eu le bonheur de connaître cette époque,
l'arrivée de DeluxePaint II fut considéré par toute la presse
informatique et graphique (et oui, à l'époque, ils parlaient
encore d'AMIGA) comme un événement majeur dans le domaine de
la création. Ce logiciel était plus rapide et plus puisant que
tout ce qui ce faisait à l'époque, non seulement sur micro,
mais aussi sur stations graphiques et dédiées!
C'est à partir de cette époque et avec ce seul logiciel
que l'Amiga a obtenu son statut de "station graphique" pour
ne plus jamais en redescendre. Il y eu même un pointe avec
l'appellation "station graphique la plus puissante de marché".
C'est à cause de DeluxePaint II que tant et tant de
logiciels et matériels graphiques et vidéo sont sortis sur
Amiga. C'est grâce à ce soft que l'Amiga fut ce qu'il fut.
Toujours pour les plus jeunes, un petite comparaison.
Imaginez qu'un logiciel sorte sur une machine dont tout le
monde se demande qui peut bien l'acheter. Et que ce logiciel
fait tous ce que font les stations graphiques avec tous leurs
logiciels, plus des choses auxquelles personnes n'avait pensé,
plus tous ce que font les tables d'effets spéciaux les plus
perfectionnées, et tout ça beaucoup plus rapidement et pour
moins de 10000 Francs avec l'ordinateur!!! C'est du délire.
Pour que cela se reproduise, imaginez un peu le logiciel et
la machine qu'il faudrait...
C'était aussi plus facile à l'époque, car même les stations
graphiques ne disposaient pas encore de logiciels 3D....
Bref l'Amiga entrait dans sa période bénie et je le suivi
tout du long: Amiga 1000, 2000 et enfin 3000.
La sortie des premiers logiciels de 3D modifia encore
considérablement ma vision de la création infographique.
Venant de la photo, je trouvais enfin ce dont j'avais toujours
rêvé: un appareil photo pour photographier non plus la
réalité (même déformée par des filtres, la réalité reste
la réalité), mais l'imagination !
Je diffuse alors mes premières productions de disquette
Domaine publiques: un slide show.
Puis vient Turbo Silver. Sa puissance et ses fonctions
toutes nouvelles m'encouragèrent à créer la série de disquettes
DP TSIWF. Il y en a eu 28. Plus plusieurs slide-show, dont les
fameux "fossiles synthétiques", délire d'avant l'heure.
Je suivi ainsi toute l'évolution des logiciels 3D: Turbo Silver,
Imagine, Lightwave. Dans toutes leur version.
Une petite anecdote au sujet de Lightwave. Au début, celui-ci
n'était en vente qu'avec le VideoToaster et aux états-unis uniquement.
Puis Lightwave 3.0 arriva en version piraté. Je m'était déjà un peu
familiarisé avec la puissance de ce soft sur la version 2.0 sur le
Toaster de CIS. La découverte de la puissance de la 3.0 me laissa sur place.
Vexé de ne pouvoir l'acheter, et donc de produire officiellement
avec ce soft, j'envoyai une lettre proche de la lettre d'insulte à
Newtek, leur disant pèle-mêle que c'était une honte de refuser de
vendre un tel logiciel, que de toute façon, on s'en foutait, car
le piratage venait à notre secours, etc... Je devint ainsi le premier
pirate officiel de Lightwave. La lettre fut reprise sur Internet, et
le monde put découvrir que je n'était pas le seul....
La version suivante de Lightwave fut enfin disponible en
"stand-alone", c'est dire sans le Toaster...
Durant ce temps, mes productions passèrent de l'image, à l'image
animée, au petit film, puis au vrai scénario enregistré image par
image. Je vous laisse juge de mon travail grâce aux quelques images
qui accompagnent ces textes.
Je n'ai jamais été un professionnel de l'infographie, même si
j'ai été quelques fois rémunéré pour mon travail. Mon vrai métier
est dans l'aéronautique, et l'infographie et mon loisir le plus assidu.
J'ai toujours été un amateur, et c'est pour cela que je défend
si ferment l'amateurisme infographique dans mes articles et sur les
salons et expositions de la France entière.
En 1989, je participa à la création du BUGSS. Ce club, à l'origine
exclusivement Amiga, a été une merveilleuse aventure quelque fois, et
une source d'ennuis et de complications inépuisable le reste du temps.
C'est dans le cadre du BUGSS que je décida d'organiser le "Forum
de la Simulation 3D et de l'image Informatique", petit salon entièrement
dédié aux "petits" de l'infographie. Une espèce d'Imagina du pauvre,
ouvert à tous.
Les deux années où je l'ai organisé, pratiquement seul, ce fut
un super succès. Tout le monde en était très content, tant du coté
des exposants que du coté des visiteurs.
Hélas, Ces deux Forums m'ont pris tellement de temps que j'avais
du pratiquement laissé tombé la 3D pour pouvoir les organiser. Las
des critiques continuels et incessantes au sein du BUGSS, je décidai
de retourner à mes premières amours (la 3D) et de laissé tous ces gens
qui paraissaient en savoir tellement plus que moi (au vu de leurs
critiques) organiser eux-même le Forum. Résultat: j'ai fait de super
images 3D, mais le Forum fut un bide, un échec, comme jamais je n'avais
imaginé, même dans mes pires cauchemar....
Et maintenant:
J'ai toujours mon Amiga 3000. Bien que j'ai du changer la
carte mère suite à un coup de foudre.... Et je continu à utiliser
cette merveilleuse machine qu'est l'Amiga.
Mais ma config a changé:
Le 3000 (2 Mo CHIP, 24 Mo FAST, 1,5 GigaO Disk Dur,
68040/ 25MHz (A3640))
et maintenant en réseau Ethernet TCP-IP / Samba avec un PC,appelé
pudiquement station Intel WindowsNT ( PentiumPro 200 Mhz, 128 Mo RAM,
1,0 GigaO DiskDur, écran 17 pouces, Matrox Millenium 4Mo CHIP).
Testé avec Lightwave le PC va 29,98 fois plus vite que
la 68040 ! Soit près de 1020 fois plus vite que mon premier Amiga
sur lequel j'ai découvert la 3D. Comme les algorithmes des logiciels
3D se sont nettement améliorés depuis 1986, on peut supposer que ma
station Intel calculerais la même image 3D qu'il y a 10 ans près
de 4000 X plus vite !!!
Hélas, moi, je bosse toujours à la même vitesse, c'est à dire
très lentement...
Mais j'utilise encore l'Amiga: pour la vidéo (impossible sur PC),
pour ADPro (inexistant sur PC), pour les scriptes REXX du Modeler,
pour le traitement de texte, pour tout plein de chose qu'un PC ne
sait pas faire ou mal faire, pour le plaisir toujours renouvelé
d'utiliser une super machine...
Certes le graphisme et la 3D se font maintenant sur PC ou Mac.
Mais il ne faut pas désespérer. Car même si l'Amiga ne remonte jamais
la pente (je voie pas comment il pourrait), on pourra dire que l'on
a connu une époque où il était permis de développer des choses
originales, sans l'aval de Microsoft. Une époque où il existait un
ordinateur qui allait plus vite, qui était plus beau, qui faisait
plus de choses, qui était plus facile d'emploi, qui était plus
conviviale, qui avait plus de couleurs, qui était moins cher,
qui jouait mieux de la musique, qui était plus puissant, plus
agréable a utiliser que n'importa quel autre ordinateur existant
à la même époque. On pourra dire que l'on a connu l'AMIGA.
Et voila une petite présentation de moi-même.
Dommage tout-de-même que Mendi Ali et Irvin Gould
(Mr. 1,6 Million de dollar par mois, payé par vous,
possesseur d'Amiga...) se soient barré avec la caisse
de Commodore et aient ainsi mis fin à cette merveilleuse
aventure technologique.
Mais peut-être que le futur, même s'il ne s'appelle pas
Amiga, nous réserve une bonne surprise...
A LA PROCHAINE
François GASTALDO